Séquence 1 : histoire du sport

Séquence 1 : Histoire du sport

Depuis le début du XXe siècle, le sport est passé d’une pratique personnelle relevant du domaine des loisirs à un phénomène social d’une ampleur considérable en raison de l’engouement collectif qu’il suscite (avec ou sans pratique sportive).

A – Chronologie sur l’histoire du sport (des temps antiques au XXIe siècle).

→ Antiquité : les joutes entre cités grecques (Olympie), Rome : les jeux du cirque (« panem circensesque » : « du pain et des jeux » pour endormir le peuple).

→ Chez les indiens d’Amérique : rites liés aux jeux de balle.

Cliquez ici : Les origines guerrières des jeux olympiques

Cliquez ici : Les origines rituelles des jeux de balle

→  Début de l’ère chrétienne : les interdits sur les jeux (parallèle avec les interdits sur les spectacles).

Les premiers Jeux Olympiques se déroulent à Olympie (- 776 av. J.-C.) , d’où leur nom. Selon la légende, ils furent instaurés par Héraclès (Hercule, les douze travaux), tandis que les dieux auraient donné l’exemple avec des épreuves de lutte et de pugilat. Ces jeux ont pu paraître relativement violents. Ils se tiendront tous les quatre ans et seront un symbole de l’unité culturelle des cités grecques. Ils sont par ailleurs accompagnés d’une trêve militaire stricte, tandis que seuls les citoyens, ont le droit d’y participer.

Des jeux équivalents ont lieu à la même époque à Némée (Jeux Néméens), à Corynthe (Jeux Isthmiques) et à Delphes (Jeux Pythiques).

Plusieurs siècles plus tard, se développent à Rome des jeux et des compétitions brutales et cruelles, dans des amphithéâtres comme le Colisée, mettant en scène des gladiateurs et des animaux. Ils ont pour but de canaliser les citoyens livrés à l’oisiveté, selon la formule consacrée : nourrir « le peuple avec du pain et des jeux ».

En 393 après J.-C. l’empereur romain Théodose Ier, sur demande de l’évêque Ambroise, décrète l’interdiction de tous les jeux païens, dans tout l’empire romain. Sous domination romaine, la Grèce obtempère : les Jeux Olympiques auront vécu plus de 1000 ans. Ces jeux deviendront une légende pour les hellénistes. C’est sur ces valeurs légendaires que se construiront les jeux actuels 1500 ans plus tard.

→  Epoque médiévale : Les jeux de la noblesse (tournois : codes héraldiques) ; Les jeux de la bourgeoisie (compagnies bourgeoises : arcs, arbalètes, arquebuses) et les jeux de paume ; Les jeux des paysans (les quilles, la soule).

Cliquez ici : Le tournois médiéval

A l’époque médiévale, les jeux épousent des catégories distinctes en fonction de l’appartenance sociale. A la violence guerrière succède la courtoisie des tournois avec ses emblèmes et ses codes héraldiques et littéraires destinés à la noblesse, tandis que la bourgeoisie et les hommes libres développent des jeux de main, comme le jeu de paume : « jeux de main, jeux de vilain », ou de défense collective : tir à l’arc. Les paysans pratiquent la soule, ancêtre du rugby, et les jeux de quille. On atteste chez Rabelais et les humanistes, les premiers programmes d’éducation physique. Et le terme français desport, relatif à la détente à la fois du corps et de l’esprit, franchit la Manche pour revenir au XVIIIe siècle sous le nom commun sport.

→ XIXe siècle : instruments liés au sport : vélo[cipèdes], voitures, bateaux, ballons, skis, etc. et création des règles des sports contemporains et de l’Olympisme (Pierre de Coubertin) : voir chronologie énoncée en cours.

L’époque industrielle marque l’avènement du sport qui surgit comme phénomène social en même temps que des technologies permettant à l’être humain de dépasser les performances autorisées par son propre corps et de gagner en rapidité (vélo, automobiles, bateaux, skis). Cette simultanéité des instruments véloces et des règles sportives débouche sur la mise en place d’institutions et de compétitions.

→  XXe siècle : création des compétitions sportives actuelles.

Avec l’avènement des jeux olympiques, et de l’éthique qui leur est liée le sport épouse une dimension internationale. Les règles des principales compétitions sont fixées. Mais politique et sport se rejoignent en particulier en 1936, avec les jeux de Berlin. Le sport devient un outil de propagande pour certains régimes totalitaires. Par ailleurs les compétitions sportives sont très populaires : tour de France, football, boxe et déplacent les foules, créant une dissociation entre spectateurs (sportifs sédentaires) et athlètes, parfois regardés comme des héros.

→ Fin du XXe siècle-XXIe siècle : sport médiatisé, sport et politique, sport et chauvinisme, sport et violence, jeux d’argent sportifs, sport et finance, sport et stupéfiant.

Alors que la pratique sportive se multiplie, le sport fait aujourd’hui l’objet d’un enjeu financier sans précédent sous-tendu par  l’ultra-médiatisation. Son image est souvent dégradée avec le dopage, la violence dans les stades, le salaire et le mode de vie des joueurs. Cependant de véritables épopées sont encore perceptibles comme celle de l’équipe de France de Foot-ball de 1998 qui soude avec sympathie le pays tout entier autour d’une équipe multiculturelle. Il n’en demeure pas moins que chauvinisme et racisme contribuent à dénaturer ces manifestations populaires.

B – Le rapport au corps à travers les grands mouvements de civilisation.

Le sport met en mouvement le corps, lui propose des efforts, parfois bénéfiques, parfois traumatisants. Dès lors on peut s’interroger sur les représentations du corps qui proviennent des origines culturelles et religieuses de nos civilisations.

→ Le corps essentiel (vision polythéiste) chez les grecs et les romains : harmonie corporelle dans le sport.

→ Le corps désincarné (vision monothéiste) chez les judéo-chrétiens : l’âme se substitue au corps.

Ces deux conceptions se succèdent. La période chrétienne est elle-même divisée en deux temps. Le Moyen-Age mystique où l’âme prévaut (représentation du corps sans volume dans l’art médiéval) et la Renaissance néoplatonicienne qui réhabilite l’être humain, ses formes, ses connaissances, son génie.

→ Renaissance du corps dans les arts : En 1503, Michel Ange matérialise l’idéal masculin et sa puissance virile dans son David (Florence). Une pensée naturaliste prend son essor (Rabelais et Montaigne, puis à l’époque des Lumières chez Rousseau).

On on notera que Rabelais dans son Gargantua a mis en évidence une éducation naturelle, où l’exercice physique (en l’occurrence la chasse) se pratique à égalité avec l’exercice intellectuel. Dans le programme qu’il conçoit dans son abbaye de Thélème, belle parenthèse utopique, celui-ci imagine d’ailleurs une parfaite égalité dans l’apprentissage entre filles et garçons.

Cliquez ici : L’éducation à l’abbaye de Thélème

→ La notion d’excellence de la compétition : performance du corps s’institutionnalise avec Pierre de Coubertin et l’Olympisme (1896).